SWIT-CH : Membrane switching : une voie de colonisation pour Vibrio cholerae

Responsables(s) : Financement(s) :
  • Début du projet : 01/11/2024
  • Fin du projet : 31/10/2028

Jusqu’à présent, on estime à 2,9 millions le nombre de cas de choléra par an, entraînant 95 000 décès. Pour tenter de remédier à cette situation, l’OMS s’est fixé un objectif ambitieux : éliminer le choléra des zones à haut risque d’ici à 2030. L’une des raisons du succès de Vibrio cholerae, l’agent responsable du choléra, est que cette bactérie peut réguler précisément l’expression de ses gènes pour se développer dans des environnements pauvres en nutriments, et plus particulièrement en phosphore. Pour survivre à la limitation en phosphate inorganique, V. cholerae régule les gènes appartenant au régulon Pho et remodèle sa membrane à l’aide du système de régulation à deux composants PhoBR. Cependant, la compréhension mécanistique des concessions physiologiques associées au remodelage de la membrane de V. cholerae en réponse à la privation de phosphate inorganique n’a pas encore été explorée. Pour répondre à cette question, le projet SWIT-CH fournira tout d’abord une image complète du remodelage membranaire de V. cholerae en réponse à un stress au phosphate en utilisant des approches omiques. Deuxièmement, en générant des mutants dans la voie du remodelage membranaire, nous démontrerons son rôle clé dans l’adaptation et la persistance de V. cholerae dans les environnements marins, ainsi que son rôle dans le développement de l’infection. Globalement, ce programme aventureux combinant des études d’écologie et de pathogénie démontrera que V. cholerae utilise un mécanisme principal, le remodelage membranaire en réponse à la limitation en phosphate, pour assurer son adaptation et sa persistance dans l’environnement marin, son transfert au sein de la chaine trophique et ses capacités d’infection intestinale. Enfin, en apportant une compréhension mécanistique du remodelage membranaire en réponse à la limitation en phosphate inorganique, ce projet permettra également de mieux gérer le risque environnemental associé aux épidémies de V. cholerae et de développer des thérapies capables de cibler plus efficacement la membrane bactérienne.

Membres du laboratoire participant au projet